L’Emoi Photographique est un festival de photographie se déroulant à Angoulême et sa grande agglomération en Charente,
2017 est sa cinquième édition.
Il veut donner à voir par l’intermédiaire de l’exposition un panorama large de la pratique photographique, pour cette raison,
chaque année, les organisateurs invitent jusqu'à quatre photograhes d’un dont au moins est africain et un autre, local.
Les autres photographes sont issus de l’appel à candidature.
Pour cette même raison, au moins l'un des travaux exposés aura été réalisé à partir d'un procédé ancien afin de faire découvrir au public des pratiques
alternatives et ce qu'elles permettent.
Depuis sa création, le festival s'ouvre tout particulièrement au travail de photographes issus du continent africain.
car, pour l'association éponyme organisatrice de l'événement, "l’Afrique est un sujet récurrent de la programmation, c'est le lien fédérateur
pour tous les membres de l'association. Le Festival offre une vitrine aux photographes africains, une ouverture et un échange."
Thème, Exposants ...
Le thème de cette année est « l’Histoire et les petites histoires » il est décliné par 24 exposants (et autant d'univers différents)
qui se partagent 14 lieux d'exposition du 25 mars au 30 avril 2017.
Les 24 exposants sont :
* 21 photographes retenus par les organisateurs suite aux travaux fournis lors de l’appel à candidature
Bruno MERCIER, Michel CLAVERIE, Paul-Emile OBJAR, Brigitte MANOUKIAN, Christophe HARGOUES, Jean-Charles DEHEDIN,
Anne-Lore MESNAGES, Arnaud HUBAS, Louis OKE AGBO, Arnaud MAKALOU, Baudouin MOUANDA, CUSHMOK, MNIHA, Nicolas AUVRAY, AMARAL ET BARTHES, Irina SOVKINE, JL AUBERT,
Anna BAMBOU, Jean-Michel DELAGE, Emilie MASSON et Sébastien PAGEOT
* 3 invités : Warren SARÉ, Jean-Daniel GUILLOU et Jean-Michel LELIGNY
Je pense que le commentaire de "mowwgli.com" (voir ci dessous) résume au mieux ce qu'est "l'Emoi Photographique"
"D’une excellente tenue sur le plan de la programmation et dans le continu du lien qui unit le festival à la région, Peggy Allaire, directrice du Festival,
secondée par Yann Calvez, commissaire technique, incarne les valeurs liées aux choix établis par une pertinence partagée et ambitieuse; le festival est une
porte ouverte sur toute une photographie prenant à bras le corps de vrais propos construits et pertinents, faisant état de problématiques difficiles
(l’exploitation, la maladie, l’image de la femme après 44 ans, l’Afrique, l’Art etc…) aux quels le public répond très positivement.
Ces expositions sont liées à la pleine intégration de l ‘événement dans une actualité artistique riche, avec notamment l’ouverture du mois de la photo du
Grand Paris qui suit dans le calendrier et font d’Angoulème, l’Émoi photographique, un festival militant exposant une pluralité discursive d’excellents travaux.
La facilité d’accès aux lieux et leur dispersion dans le centre ville ont rendu leur visite facile et agréable.
C’est dire que tout était prévu et fait pour que ce Festival soit un moment d’échanges et de découvertes, dans une belle convivialité."
La visite itinérante inaugurale.
le samedi 25 mars à 14h, un public nombreux,
des journalistes et l'ensemble des exposants s'étaient donnés rendez-vous à la Maison des Peuples et de la Paix, 50 rue Hergé, point de départ de la visite inaugurale
Une centaine de personnes ont déambbulé de lieux en lieux, précèdées
par Peggy Peggy CALVEZ - ALLAIRE, directrice artistique de l'exposition.
vers 17h30, nous sommes arrivés au Musée municipal d’Angoulême, 1 rue Friedland,lieu du vernissage autour d'un buffet offert par Les Caves Charlemagne.
Cette visite a connu un franc succès, il faut dire que le temps s'y prêtait, et qu'à chacun des "accrochages" visité, après une introduction de Peggy, le photographe concerné
expliquait son travail et répondait aux questions de l'auditoire. Ci dessous, une très courte vidéo pour illustrer mon propos!
Quelques Photographes et leurs lieux d'accrochages ... photos de Lucho
Maison des Peuples et de la Paix
50 rue Hergé, 16000 Angoulême Ouvert du mardi au samedi de 10h30 à 12h30 et de 13h30 à 19h.
Arnaud MAKALOU « Etre ouvrier à Brazza »...
Au Congo, Arnaud Makalou pose son regard sur des jeunes, ouvrier dans les sociétés d’extraction de pierre coréennes et chinoises installées à Brazzaville
depuis fort longtemps. Pour montrer non seulement la réalité de leur quotidien mais aussi tenter de raconter une histoire ordinaire pour les générations à venir du monde.
Espace Franquin
1 Boulevard Berthelot, 16000 Angoulême Ouvert du lundi au samedi 7/7 de 13h à 18h30.
Jean-louis AUBERT « Dans les bois incertains »
"Pendant cinq jours la tempête de poussière rougit la lune. Ça devint monotone. Puis, le sixième jour, la lune fut rose et retrouva sa nouveauté. Le septième elle disparut …
mais il est désormais évident qu’il ne se passera rien."
D’après les lettres à Essenine de Jim Harrison
Jean-Louis Aubert réalise des empreintes numériques de fleurs, d’objets et de trouvailles improbables. Il y donne à voir un univers singulier illustré par des images qui creusent
le sujet en tons colorés, matières, assemblages et jeux de miroirs. Ce regard ludique et parfois dérangeant sur la nature, rend manifeste la fragilité de toute
forme de vie et la beauté qui en émane.
Vers une nouvelle écriture photographique.
Comme la scannographie, la photographie-mobile invente une manière peu orthodoxe de révéler le monde. Le smartphone devient l’outil idéal pour la saisie discrète,
la retouche immédiate et la diffusion instantanée des images. S’il désacralise l’acte photographique traditionnel par son approche « photo povera », le smartphone
offre aux artistes un nouveau language, expérimental, décomplexé et extrêmement créatif.
Ce travail n’a jamais été exposé.
Irina SOVKINE « Histoire naturelle »
Irina Sovkine, “photographe en herbe et autres matières éphémères”, s’inspire de motifs végétaux à partir desquels elle imagine un bestiaire étrange et
fascinant qu’on croirait sorti du microscope d’un naturaliste fou. Mollusques précieux aux allures de joyaux marins, scarabées issus d’un fruit méconnu,
spécimens planctoniques d’une espèce improbable, la photographe explore les possibilités morphogénétiques d’une histoire naturelle imaginaire.
Ce travail n’a été présenté que partiellement auparavant.
CUSHMOK « Hous’us »
Ces pièces comme autant de fenêtres sur de grands immeubles laissent deviner la vie de leurs habitants.
Intériorités, espaces libres sur soi, rêves : essayer de capturer la diversité des pensées contenues par ces murs toujours identiques.
« Plasticien, Cushmok pense cette série comme autant de scènes d’un petit théâtre, où les
objets comptent beaucoup, où le sombre se dispute la lumière… comme photographier de
petites sculptures oniriques. »
Ce travail n’a jamais été exposé.
Christophe HARGOUES
« EXTRA/ordinaire »
Dans une résidence entièrement médicalisée, quarante-cinq personnes sont accueillies, toutes atteintes de maladies dégénératives lourdes.
Près de quatre années ont été nécessaires pour réaliser ces portraits. Onze résidents ont participé à ce projet; trois sont décédés :
Laurent, Olivier, Julien.
Tout dans cette résidence est extraordinaire : le temps, l’espace, les personnes.
Ce travail n’a jamais été exposé.
Espace Mémoriel de la Résitance et de la Déportation
34 Rue de Genève, 16000 Angoulême Ouvert du mardi au samedi de 14h à 19h, dimanche de 14h à 18h.
Michel Claverie « Traces »
En 2015, à l’occasion du 70ème anniversaire de la libération des camps nazis, nous avons choisi de mettre en lumière l’ultime chapitre de l’existence du
système concentrationnaire nazi, à savoir les marches d’évacuation des camps. Celles-ci se sont déclenchées face à l’avancée des forces alliées,
et ne devaient sur ordre d’Himmler, ne laisser aucun témoin en vie. Elles sont désignées aujourd’hui sous le vocable « marches de la mort ».
Ce travail n’a jamais été exposé.
Comptoir des Images
7 Rue de Genève, 16000 Angoulême Ouvert du mardi au samedi de 11h à 12h30,puis de 13h30 à 19h.
BARTHES & AMARAL
« S’il vous plait… dessine moi un œuf »
Cette série photographique et vidéo propose de revisiter l’histoire de l’art de manière ludique et humoristique, à travers la parodie de quelques
artistes qui ont marqué leur temps et dont les œuvres ont souvent fait débat.
A la fois objet trivial du quotidien et simple aliment, l’œuf est utilisé ici de manière systématique et décalée comme élément de caricature mettant
en lumière le langage de chacune de ces personnalités.
Mur
Rue de la Cloche Verte, 16000 Angoulême
Sébastien PAGEOT
« Les Empereurs »
Avec la série photographique des «Empereurs», j'ai choisi de m'intéresser aux traces fragiles et éphémères de constructions enfantines que sont les châteaux de sable.
Abandonnés en fin de journée, ces fabrications deviennent alors le support d'un travail sur la représentation.
Au simulacre du jeu de l'enfant, succède le simulacre d'un inventaire de grandioses ruines antiques. La grande Histoire vient s'insérer dans les traces de constructions
ludigues de par l'échelle, le cadrage, l'évocation du genre pittoresque de la ruine.
Grâce à la prise éle vue, la quête d'une lumière particulière de fin de journée, un questionnement sur l'échelle de a représentation et à l'utilisation de titres évocateurs,
je dessine avec ces châteaux de sable un inventaire fictif de citadelles et autres monuments.
Hôtel Saint-Simon
15 Rue de la Cloche Verte, 16000 Angoulême
Nicolas AUVRAY
« Bella Rosa »
Un halo de lumière sortait des deux portes jumelles au travers des anciens verres dépolis. Juste un numéro “423”, et une inscription “Bella Rose”, en transparence.
A ce moment une ombre apparait en se projetant sur cet écran improvise, et se livre à une étrange danse en transparence. Que se passait-il à l’intérieur de
cet espace dont il ne voyait qu’une projection? Invisible de son côté de la porte, voyeur, il est resté à regarder et « filmer » cette scène avec son Hasselblad.
La série « Attractions Nocturnes : Bella Rose » est au confluent du roman photo et du cinéma de film noir. Elle rappelle aussi les “Flipbooks”,
ces folioscopes que l’on effeuille rapidement pour donner vie aux dessins. Nicolas Auvray se promenait comme à son habitude dans la nuit, dans cette ville du
sud des Etats Unis, et comme souvent, soudain, quelque chose se passe. Une histoire se construit alors d’image en image au travers de cette série qui s’inscrit
dans une unité de temps et de lieu très définie. Le photographe, comme le spectateur est un voyeur impuissant, témoins de cette scène mystérieuse.
Ce travail n’a jamais été exposé.
Anne-Lore MESNAGE
« I want Milk. »
On définit communément une date de naissance au premier souffle de l’enfant.
Florie et moi nous sommes rencontrées au mois de mai 2005, le 28 décembre 2014, nous nous sommes mariées à la mairie du XXème arrondissement,
en petit comité. Un mois et demi plus tard, le 12 février 2015, Félix et Marin voyaient le jour.
Quatre ans plus tard, à l’aube des élections présidentielles et lorsque le mariage pour tous et les droits des familles homosexuelles reviennent
sur le devant de la scène, il me semble important, voire nécessaire de raconter notre histoire.
Ce travail n’a jamais été exposé.
Jean-Charles DEHEDIN
« Parlons-en »
Parlons-en est une série ayant pour but de mettre en avant la lutte contre le cancer du sein à travers des femmes sensibles à ce sujet.
Elle leur permet de s’exprimer de manière personnelle au travers de la photographie et d’une citation et tout cela sans censure.
Ces images ont pour but de transmettre un témoignage lié à l’histoire de ces femmes. Elles se sont mises en scène anonymement, afin que le spectateur
puisse imaginer l’un de ses proches à leur place.
Ce travail n’a jamais été exposé.
Jean-Michel LELIGNY
« 40 ans »
40 ans
14 610 jours
350 640 heures
21 038 400 minutes
1 262 304 000 secondes
Je suis né d'une femme de la quarantaine. Quelques années plus tard, elle a mis fin à ses jours, ses heures, ses minutes, ses secondes... J'ai voulu ce travail associant une nature encore sauvage et des femmes autour de la quarantaine, comme un hommage rendu à ma mère. 40 ans est un âge symbolique, un passage important dans la vie d'une femme.
Ce travail n’a jamais été exposé.
http://www.leligny.fr/
hôtel du Palais
4, Place Françis Louvel 16000 Angoulême
Anna BAMBOU
« « Ames sœurs toxiques » »
Anna Bambou c'est l'histoire d'un fait divers. Une femme disparait d'un village un soir et l'esprit des habitants en reste très marqué.
Ils nous parlent d’elle au cours d’un séjour là-bas et nous essayons d’en savoir plus.
Intriguées par les différents témoignages peu concordants mais concernant toujours la même personne, nous décidons de travailler sur cette
histoire en mêlant un fait-réel à notre imaginaire.
Nous demandons alors à chaque personne l’ayant connue de près ou de loin de nous raconter une anecdote sur elle.
Petit à petit nous découvrons une personne comportant autant de facettes que de personnes qui se souviennent d’elle.
Notre travail se base sur la mémoire, sa fragilité, et les descriptions et événements se transformant avec les sentiments.
Ainsi naît Anna Bambou. De chaque témoignage, nous construisons une nouvelle série d’image, racontant chaque fois une nouvelle vision de cette femme,
devenant alors l’Histoire d’une Femme.
Deux des trois séries ont été exposées auparavant.
Théatre d'Angoulême
Avenue des Maréchaux - 16000 Angoulême
Bruno MERCIER
« 14-18-LA GRANDE GUERRE »
(Blind Memory II)
Dans ce nouveau volet des « Blind Memories » j'ai voulu retourner aux racines du mal, là, donc, où les premières lignes de l'histoire du XX e Siècle ont été esquissées.
Parcourir les champs de batailles de « la der des der », toucher du regard les cicatrices de ces terres meurtries, écouter les cris silencieux des millions d'hommes enfouis là...
9 millions, une génération sacrifiée, des familles pulvérisées, 6 millions d’orphelins...
Je suis un homme d'images. Et comme de bien entendu, tout est parti d'une image, de deux, pour être précis. Deux vieilles photos sur le buffet familial. Des hommes, dans la force de l'âge, mes arrière-grands-pères... « Tombés au Champ d'honneur » comme on dit. En 15... Là bas, dans la Marne et en Argonne.
Alors c'est également pour eux que j'ai initié cette série.
Ce travail n’a été exposé que partiellement auparavant.
Paul-Emile OBJAR
«Il a disparu. Qui a disparu Quoi.
Il y a (il y avait, il y aurait, il pourrait y avoir »
Une phrase de Georges Perec, un lit vide, comme le passage d'une solitude vers une absence imprévue, et des silhouettes en envie d’existence.
Pour avancer dans son histoire. Que sont-ils devenus ?
Documents scannés, photos superposées, en transparence, avec changement d'échelle, P-E Objar réécrit cette histoire à la fois individuelle et collective
depuis plusieurs années, jouant avec les supports (toile, papier photographique, papier aquarelle,...), mêlant le vrai, le faux et le possible.
Ce travail n’a jamais été exposé.
Musée d'Angoulème
1, rue Friedland - 16000 Angoulême
Warren SARE
« La dernière carte »
Fasciné par la photographie depuis tout petit Warren Saré devient photographe en 1986 lorsqu’il obtient son premier appareil photographique.
Il désire sortir de la pratique traditionnelle du portrait au Burkina Faso et se lance dans la réalisation de reportage de société.
« La dernière carte » est un de ses reportages au long cours qui présente les anciens combattants burkinabés et béninois ayant combattus sous le drapeau français,
il a été soutenu et présenté en 2014 par l’Institut français de Ouagadougou, en 2013 par la Vénerie à Watemael-Boitsfort Belgique.
Il n’a jamais été présenté en France.