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Il fallait oser !
Jean-Marie Nex, promoteur, et Maryam Lhotellier, architecte. l'ont fait :
Depuis le 6 novembre un authentique marché couvert est ouvert sur l'ile de Nantes à deux pas de la place de la République.
Va-il- concurrencer l'historique Marché de Talensac, je ne le pense pas, mais ce qui est sur c'est qu'il symbolise parfaitement
l'image de ce quartier populaire en pleine mutation immobilière qui entend garder son âme.
Le marché :
C’est un ancien garage automobile, à l’entrée du boulevard de la Prairie-au-Duc, reconverti en marché « traditionnel et artistique »,
à deux pas de la place de la République. Dans une vaste halle mêlant bois, murs en pierre apparente et notes végétales,
une demi-douzaine de commerçants accueillent leurs premiers clients depuis le 6 novembre. La boucherie des Arts,
la fromagerie Beillevaire, la poissonnerie Ivan Garber, le traiteur italien La Tour de Pise, le producteur Ferme de la forêt,
le primeur CG Primeurs et Le Fondant Baulois sont les premiers à investir les lieux. À terme, 19 artisans, restaurateurs et
producteurs locaux seront réunis sous le même toit. Avec la possibilité pour la clientèle de se restaurer et boire un verre sur place.
Aux beaux jours, les clients pourront profiter de la centaine de places assises dans la cour où trône, au centre, un « olivier de la paix ».
Un bateau, œuvre d’art éphémère signée Florent Poujade, accueille les visiteurs qui retrouvent à l’intérieur d’autres installations en métal
du sculpteur spécialiste de la récup’. En écho au quartier « qui réunit les écoles des Beaux-Arts, d’architecture et de design »,
le marché a été pensé comme une galerie d’art : « C’est l’art dans son ensemble, y compris l’art culinaire. »
Le Passage Sainte-Croix s’associe au Chronographe, fermé pour travaux, pour présenter une exposition exceptionnelle
dans laquelle archéologie et art contemporain dialoguent.
Françoise Vanneraud, artiste plasticienne, vient questionner les notions de trace archéologique et de paysage.
Ses œuvres dialoguent avec des objets archéologiques issus des collections du Chronographe, trouvés lors de fouilles.
Son travail s’articule autour de la perception subjective du temps et de l’espace à travers les notions d’errance, de mémoire et de temps.
Diplômée des Beaux-Arts de Nantes, Françoise Vanneraud travaille aujourd’hui entre Madrid et Paris où elle expose ses recherches autour
du paysage, du territoire et de la trace. Elle maîtrise plusieurs disciplines: la photographie, l’installation, la sculpture…
qu’elle combine pour créer des univers à part entière et immersifs.
L’idée est que, tous les trois mois, des toiles urbaines rhabillent l’imposante façade en béton (à l’origine un blockhaus) de Trempolino.
Le projet baptisé le Mur Nantes (MUR = Modulable, Urbain et Réactif), est mis en oeuvre par le collectif
Plus de Couleurs à la demande de la ville de Nantes.
A travers ce projet, Plus de Couleurs souhaite proposer de l’art accessible à tous, créer la surprise et animer la ville tout en mettant en
lumière la diversité de l’art urbain actuel.
Pour cette 4e saison, la direction artistique, pilotée par l’équipe de Plus de Couleurs, reste la même. Mélange de style et de technique,
artistes confirmés ou émergents, valorisation des différents styles picturaux présents dans l’art urbain et enchaînement permettant une
forte cassure visuelle. C’est cette recette inchangée qui permet au projet et aux artistes de gagner en visibilité et d'être toujours
au plus près du public.
*les saisons #1 et #2 ont été illustrées par « #1 : ROUGE", #2 : SELAH", "#3 :SHANE ", "#4 : BIMS ","#5 : ZEKLO", "#6 : LesGens".
*La 3e saison du projet Le Mur Nantes a été marquée par la présence d’artistes venus de toute part pour proposer des oeuvres uniques et percutantes :
"#7 : ALFE"(Marseille), "#8 Matthieu Pommier" (Bordeaux),"#10 : Soem"(Nantes), "#11 : Iota" (Bruxelles).
*La 4ème saison a débuté par le mur de N.o.Madski également connu sous le nom de Nomad qui a signé l'oeuvre ephémère #12, BOUDA lui
a succédé pour signer #13.
La réalisation de la troisième fresque de la cette saison (#14), a été confiée à "OBISK ".
L'oeuvre #15 (4ème de cette 4èmesaison, est le fruit du travail de BULEA
Liviu Bulea est un artiste roumain né en 1989. Il a étudié à l'Université des arts et du design de Cluj, où il a mené, pour sa licence et
sa maîtrise, une recherche artistique sur le corps malade, en se concentrant sur les souvenirs des espaces et des objets des services
d'oncologie des hôpitaux.
Son domaine de recherche s'étend de la mémoire urbaine à son implication dans la communauté queer. Il est collectionneur et recueille des
histoires, des souvenirs des lieux et des personnes qui l'entourent. Il peut être considéré comme "un artiste d'installation à pratique sociale".
Liviu Bulea récupère des fragments de matériaux apparemment inutiles provenant de contextes précis : un mur de l'hôpital où il a été traité
pour un cancer, le trottoir de la ville où il a grandi et des morceaux de béton d'un centre commercial construit dans sa communauté.
Il a notamment exposé ses œuvres au Urban Nation Museum de Berlin, à l'Institut culturel roumain de Berlin, à l'Institut culturel français de Cluj,
au Musée national d'art de Cluj, au Musée d'art contemporain de Bucarest, au Mumok de Vienne, à Parallel Vienna, à la Biennale de Bucarest, etc.
Il a également été accueilli en tant qu'artiste résident par Kultur Kontakt, Vienne, Styria Art in Residency, Graz, Urban Nation, Berlin, etc.
Le point de départ de cette nouvelle fresque est un selfie pris lors d’une soirée à Londres. Si la photographie d’origine a figé de manière précise
cet instant, la mémoire de l’artiste n’en conserve qu’un vague souvenir. Pour traduire ce flou, Bulea utilise le noir et blanc et fait disparaître
certains détails comme les yeux. Il crée alors une image intemporelle et nostalgique car ce plongeon dans le passé a ravivé d’autres souvenirs.
D’associations d’idées en associations d’idées une nouvelle image se crée.
Ainsi autour des personnages principaux évoluent plusieurs fragments.
À gauche de la composition, l’artiste représente les buildings de Hong- Kong et les toits de Séoul, vus à travers les fenêtres d’un wagon.
Ce paysage urbain nocturne est observé par deux silhouettes noires, peut-être deux graffeurs qui contemplent leur terrain de jeu.
Au centre, les flashs blancs et bleutés des soirées dans les clubs nantais illuminent les deux amis et guident le regard du spectateur vers une
gare sous la neige. Ce lieu incontournable pour les voyageurs est aussi associé à l’art urbain. Par touche, l’artiste vient alors rappeler
sa pratique du graffiti. Comme un dernier clin d’œil, il peint l’accessoire indispensable des road trips : un sac rempli de bombes aérosols.
Avec cette œuvre, Bulea nous emmène à la fois dans ses souvenirs mais aussi dans son univers artistique. Grâce à la couleur et à la fenêtre
du wagon visible en haut , il unit ce pêle-mêle pour former une seule image hors du temps. Pour appuyer cette idée de moment indéfini,
il ajoute une série de chiffres et de lettres rouge en bas à gauche qui contrairement aux photographies numériques n’indiquent
aucune date précise.