Aménagé au sein d'une ancienne carrière de granit désaffectée, le dernier des grands parcs de Nantes est atypique.
Ses falaises, en plus d'offrir un très beau point de vue sur la Loire, créent un microclimat unique pour la flore tropicale.
L’univers féérique de Jules Verne
Le jardin extraordinaire a été conçu avec un souhait : tenter de recréer l’univers féérique des Voyages extraordinaires de Jules Verne.
En découvrant la végétation de la carrière, les visiteurs retrouveront d’étonnantes similitudes avec la description faite par Jules Verne
dans son célèbre roman L’île mystérieuse (publiée en 1874).
Un site naturel luxuriant
Le dernier des grands parcs de Nantes est implanté sur un site naturel hors norme et garde la mémoire de son lieu d’implantation (friche et les falaises en forme d’arc de cercle).
Le microclimat singulier créé par les falaises exposées plein sud permet à des végétaux exotiques de s’épanouir.
Elles favorisent un microclimat – +4°C par rapport au bas, côté Loire – en les protégeant des vents froids et en restituant la nuit la chaleur emmagasinée le jour.
La végétation ici est luxuriante, tropicale, démesurée. Le visiteur y appréciera 200 espèces végétales, parmi lesquelles :
des fougères arborescentes, des bananiers, des plantes panthères au feuillage énorme, des hostas géants, des gunnéra du Brésil (appelées aussi rhubarbe géante),
des flamboyants (qui fleurissent orange au printemps), des gloriosas (bulbe grimpant), des lotus, des hibiscus…
Une incroyable cascade
La cascade – visible depuis l’île de Nantes et Trentemoult, en face –, à 25 mètres de haut, est le marqueur du dénivelé de la carrière et met en lumière la majesté
du lierre centenaire qui pare le front de taille.
Le parcours de l’eau forme un élément structurant du jardin liant coteau et Loire. Son alimentation fonctionne en circuit fermé, et par souci d’économie d’eau,
son débit est variable en journée. Elle est coupée la nuit quand le jardin est fermé.
Un parcours perché
Au fond du jardin, inratable, s’érige l’escalier de la falaise. 28 mètres de dénivelé, 177 marches, 4 belvédères intermédiaires conçus comme des haltes dans l’ascension ou la
descente entre le square Maurice-Schwob, en haut, et le Jardin extraordinaire, en bas. L’escalier en acier, conçu par François Delaroziere, directeur artistique de la
compagnie La Machine, offre des points de vue sur le jardin des perspectives sublimes sur la Loire.
Il chemine le long du front rocheux, épousant au plus près les pans naturels et le relief de la carrière, tout en magnifiant la roche l’univers végétal.
Encore plus d'eau !
Depuis le 11 octobre 2025, les nantais déambulent , dans ce superbe site en bord de Loire, autour d'un bassin naturel de 700 m², entouré d’une plage
verte, ils franchissent un ruisseau, écoutent gazouiller des sources cachees par les buissons
et découvrent aussi de nouvelles voies d'escalade, via ferrata, slackline.
Après "Illusion" en 2024, la QPN poursuit la réflexion, avec la thématique "Réalité".
Illusion et réalité, un rapprochement des contraires ? Ces notions qui semblent parfaitement antithétiques trouvent cependant
à s’inscrire dans une continuité de questionnements. Comment appréhender au plus juste le réel, en livrer une représentation
fidèle et partager sans trahir, ce qui a été perçu ?
Sur la ligne de crête, entre l’adret et l’ubac, un cheminement s’esquisse, à la vue des deux versants !
Demandez le programme
* Aurélien David - Thomas Cochini - Ronan Moinet - "Le peuple des algues"
Depuis quelques années, les algues bénéficient d’une couverture presse sans précédent.
Les uns y voient un nouvel eldorado, les autres une menace pour nos écosystèmes. Et
malheureusement, faute de connaissances, le constat s’arrête là… ces organismes vivants
sont méconnus du grand public. Pourtant, nombre d’humains entretiennent des relations
privilégiées avec les algues : phycologues, pêcheurs à pied, artistes, cuisiniers, industriels,
plongeurs, ...
Voici le point de départ de l’exposition Le Peuple des Algues. Photographies à la chlorophylle,
compositions sonores subaquatiques, et écriture écopoétiques s’entrecroisent avec
les témoignages de spécialistes, pour permettre au spectateur de se faire sa propre opinion sur
ces végétaux marins.
Line Le Gall, directrice aux expéditions du Muséum National d’Histoire naturelle,
nous offre des clefs de compréhensions biologiques ; Alexandre
Couillon, chef trois étoiles du restaurant La Marine, nous ouvre les portes de sa cuisine ;
Ingrid Arnaudin, chercheuse au CNRS, nous fait voyager dans le monde de la recherche ;
Vincent Doumeizel, conseiller Océan au pacte mondial des Nations Unies, nous offre un
point de vue politique et écologique sur ce peuple de l’estran.
En partenariat avec le collectif Serres et le Passage Sainte-Croix.
* ZHU HONG - "Les murmures du trait"
Zhu Hong est une artiste dont l’œuvre est comme le bruissement du vent dans les feuilles ou le délicat murmure
d’un crayon de bois sur le papier. Elle nous chuchote une vérité qui ne se voit pas au premier abord.
Via la photographie qu’elle utilise comme base de tous ses travaux, Zhu Hong nous invite à prendre
le temps de nous émerveiller devant le tout petit, le silencieux, l’imperceptible : des gouttes d’eau
sur une vitre, la beauté d’un détail d’architecture ou encore les négatifs réalisés à la main d’une histoire
contemporaine de la photographie.
Zhu Hong propose au visiteur de faire un pas de côté et de changer de point de vue. Sous ses crayons, un
détail se mue en une œuvre saisissante, les anges d’une architecture centenaire se transforment en un
voile transparent et évanescent qui s’empare de l’espace du patio, un livre sur l’histoire de la photographie
est totalement revisité en négatif pour en proposer une nouvelle lecture par le dessin. L’artiste invite à
s’interroger sur l’histoire de l’art, la valeur de l’image et sa perception.
* Pierre Allard et Jean Suquet - "L’Enfance Radieuse, photographies d’une Unité d’Habitation"
À l’occasion du 70e anniversaire de la Maison Radieuse de Rezé, l’ECPAD présente une exposition consacrée
à la vie quotidienne des enfants dans l’Unité d’Habitation emblématique de Le Corbusier.
cette exposition est présentée sous la forme de 2 volets :
- un reportage riche de plusieurs centaines de photographies de réalisée en 1961
- Pierre Allard et Jean Suquet, photographes salariés au sein de l’IPN, partent ensemble
en immersion au cœur de la vie des habitants de la Maison Radieuse de Rezé, en périphérie de Nantes.
Adoptant un point de vue à hauteur d’enfant, ils reflètent l’utopie sociale proposée par Le Corbusier dans
le contexte de la Reconstruction : poétisation de l’architecture, confort moderne, bienfaits de la vie en
collectivité, services performants...
* Aurélien David - Quilombo Mane Bihan
Fin 2023, je suis allé à la rencontre des habitants du Quilombo Mane Bihan, un hameau de yourtes en Bretagne.
À l’époque de l’esclavage au Brésil, « quilombo » désignait les villages et communautés formés par les esclaves
fuyant leurs maîtres. J’ai révélé les portraits de quelques habitants et de leurs maisons sur des feuilles
d’Arum, une plante qui pousse dans les sous-bois du quilombo.
À propos de cette série, Paul-Emmanuel Odin, directeur du centre de création La Compagnie, a écrit :
« Avec Quilombo Mane Bihan, Aurélien David documente son séjour dans un écovillage breton (…) Ce sont
surtout les nouvelles sortes de vie avec la nature que ces écovillages proposent qui intéressent Aurélien
David et c’est dans leur philosophie qu’il inscrit sa pratique. Il fait moins des images sur la nature que des
images avec la nature dans ce qu’elle a d’imprévisible, de toujours créateur ».
* Adeline Praud - "A War On US"
Depuis maintenant 30 ans aux États-Unis, l’avidité de l’entreprise pharmaceutique Purdue Pharma et celle
de tout un marché dans son sillon, ainsi que la politique de criminalisation des drogues ont créé une
situation sans précédent : plus d’un million de personnes sont mortes des suites d’une overdose.
A travers le pays, militants et familles manifestent leur détresse et crient leur colère. Ils demandent aux
responsables de rendre des comptes. Dans l’ombre de ces derniers, les survivants mènent un combat
d’une autre échelle. Ils luttent contre l’addiction qui les dévore et le désespoir qu’elle suscite. Alors que
l’épidémie des opioïdes infiltre les moindres recoins de leur communauté, ces combattants luttent pour
récupérer ce qu’ils ont perdu : leurs enfants, un foyer et souvent, leur dignité.
* Guillaume Blot - "Rades - Restos routiers"
Photographie d’une France des bistrots vivants, de leurs patrons et habitués.
rades
Tirant son nom de l’argot utilisé pour décrire avec affection un bar de quartier, la série Rades flashe
et expose la vie dans les bistrots français, aujourd’hui « espaces en voie de disparition ».
Alors que l’on comptait en effet plus de 200 000 troquets en France dans les années 1960, le nombre
de licences IV a depuis vertigineusement chuté pour difficilement atteindre les 40 000 actuellement.
Documenter ces fermetures aurait pu être un angle. Donner à voir le verre vide, l’absence au comptoir,
la décrépitude des crépis.
Cette série, elle, fait le choix de montrer le rideau à moitié levé plutôt que baissé de ces établissements
hauts en couleurs, chaudement animés par leurs patron.nes et habitué.es s’y fréquentant au quotidien.
Avec plus de 250 immersions réalisées en 5 ans dans nos bars de l’Hexagone, la série Rades dresse avec
tendresse un panorama de portraits, détails et scènes de vie de ces lieux « résistants », inscrits au patrimoine
culturel immatériel français.
Embarquez pour une tournée des bistrots, aux côtés d’Odette et sa bande de Saint-Étienne, Marc le lève-tôt
du Sully, Coco le perroquet fou de Chez Rocky ou encore Liliane la patronne centenaire du Jura.
Restos Routiers
Restos Routiers est un projet photographique initié en 2018. Il documente un tour de France et des détours
dans plus de 120 restaurants routiers du pays pour raconter ces lieux joyeux, ces visages et vitrines du bord
des routes, malheureusement en perte de vitesse.
4 500 dans les années 1970 en France, 700 aujourd’hui : les relais routiers semblent en effet difficilement
se maintenir dans la catégorie « poids lourds ». Le développement des autoroutes, les déviations, l’arrivée
des frigos et réchauds dans les cabines, et le fait que les plus jeunes se feraient livrer par Uber Eats à la
porte du camion viennent alimenter les raisons possibles de cette désaffection. Pourtant, ils restent des
incontournables pour la plupart des chauffeur·ses – commerciaux·ales et touristes inclus –, offrant repas
et repos pour pas cher le long des nationales.
Dans la lignée de Rades, une plongée dans 220 bistrots en France, j’ai redémarré ma Blotmobile pour aller
flasher le quotidien trépidant des restos routiers, de leurs patron·nes et habitué·es. Six ans d’aventures et
d’immersion, à prendre le temps de papoter au comptoir du Tarin savoyard avec Johnny, chauffeur fan de
western, manger sur les grandes tablées de Chez Mimi (Lot-et-Garonne), faire la queue avec Gérald à la
douche du Trucker’Land en Haute-Marne, ou encore dormir sur le parking XL de La Cabane Bambou, dans
la Somme (sans mauvais jeu de mots).
Et surtout, de photographier la vie colorée qui s’y dévoile pleins phares, jour après jour ; au flash pour
mieux faire ressortir tout le peps et le piment de ces établissements ; au travers de détails cocasses, de
portraits aussi amusants que tendres, et de scènes prêtant à sourire. Ce projet va au-delà du simple
reportage : il s’agit d’une archive vivante et immersive, enrichie de témoignages écrits et de captations
sonores, qui révèle l’énergie et la convivialité de ces lieux en transformation. Avec la volonté d’établir une
radiographie dynamique de ces espaces, habités de chaleur humaine surtout, et où le tutoiement est partout.
Cette série se veut un hommage aux restos routiers, ces résistants, ces spots à stop où se croisent à la fois
ceux qui avalent les kilomètres et ceux qui les nourrissent à coups de 16€ le menu (très) complet, douche
comprise.
* Anne Desplantez & les enfants du Sarthé
- "Parce que. Ici. (Prix QPN 2025)"
Ils ont entre 8 et 18 ans, sont arrivés ici placés par l’aide sociale à l’enfance et rares sont
ceux qui quitteront le foyer avant leur majorité. À chaque nouvelle arrivée, les places de
tous et de chacun sont remises en jeu. Les adultes se retrouvent affairés à intégrer le nouvel
habitant de cet étrange hameau et chaque enfant en profite pour renégocier sa propre
place au sein de la collectivité.
Ils ont entre 8 et 18 ans, et grandissent au centre du Sarthé épaulés par des éducateurs à
qui ils se réfèrent au quotidien. Pour tous, les liens familiaux sont distendus mais malgré
tout maintenus dans un contexte à la fois fragile et anxiogène. Et parce qu’à 18 ans, ils
devront avoir trouvé leur propre place dans la société, ils travaillent ici à retrouver une
confiance en soi, un équilibre, le chemin des apprentissages.
Ils ont entre 8 et 18 ans, ils s’appellent Adrien, Amine, Ayoub, Ali, Cloé, Elysa, Enzo, Hayden,
Jazz, Jean-Baptiste, Jessy, Justine, Louna, Lucas, Luka, Lyam ou encore Maéva, Mathieu,
Mathys, Mindy, Morgane, Owen, Quentin, Ryley, Sabry, Soamélie, Théo, Titouan, Yanis,
Zoé. Chacun leur tour, ils ont décidé de prendre de leur temps et de leur énergie pour
poser ici un bout de leur histoire, sans tricher. Ensemble, nous avons passé trois ans à
questionner les traces du temps qui les rapproche inexorablement de leur prochaine vie
adulte et la place que chacun occupe au quotidien dans cette vie qui leur échappe et dont
ils restent pourtant les principaux acteurs.
* Thomas Louapre - "L’odeur du muguet"
À l’âge de 83 ans, ma mère passe un test d’évaluation des troubles cognitifs. Le résultat
confirme les premiers signes détectés : la démence est là et Alzheimer guette. Un nom
propre devenu commun. Une perte de mémoire redoutée, redoutable.
Moi qui ne l’avais que très peu photographiée jusqu’à présent, je veux prendre le temps de
l’observer et continuer de vivre des moments avec elle. L’emmener sous la pluie, souffler
dans un brin d’herbe entre ses doigts tordus pour le faire siffler, l’accompagner chercher
les œufs des poules qu’elle peut oublier dans ses poches au retour, lui rappeler de mettre
son appareil auditif…
Une nouvelle relation semble s’installer avec elle. Les émotions muettes qui venaient souvent
nous traverser vont peut-être pouvoir éclore. Les barrières cèdent. Désormais, elle autorise
plus naturellement son sourire à gagner le reste de son visage. Elle relègue dans les
tréfonds de sa mémoire sa posture sociale et sa rigidité. Organisation perdue, réalité
altérée, un peu d’insouciance retrouvée.
Je suis parti à la recherche de ces petites traces symboliques de la perte d’autonomie, au
jardin, face à ses mots fléchés, dans la cuisine ou lors des marches quotidiennes avec mon
père. Guetter ces instants éphémères de lucidité et de présence au monde qui l’entoure.
Rester à l’écoute. Créer de nouveaux liens. Ne pas l’enfermer dans les frontières de son
passé chaque jour plus flou, ni dans ce présent aspirant peu à peu son identité
Depuis un siècle, le peuple arménien, victime d’un génocide qui a décimé plus de la moitié de sa population en 1915, a perdu une grande
partie de ses terres et se trouve dispersé à travers le monde.
Cette exposition a pour but de faire découvrir au grand public l’Arménie et sa diaspora à travers les enjeux de son histoire et de sa
situation géopolitique, la vivacité de sa culture et sa capacité à se reconstruire dans et en dehors des frontières de son territoire d’origine.
S.Kristol, pseudonyme de Stéphane Manceau,est un artiste contemporain autodidacte
originaire du Mans. Né en 1988, S.Kristol a commencé sa carrière en tant qu’agent d’artistes avant de se consacrer
pleinement à sa passion pour la création.
Son éveil créatif s’est manifesté à travers "PASCHAT", un alter ego imaginé dès son plus jeune âge, inspiré par la force symbolique du tigre.
Ce personnage a depuis évolué, embrassant des formes nouvelles, à l'image de l’ourson qui incarne désormais l'essence de son travail.
L’ourson, introduit avec sa sculpture “Innocence", symbolise l’enfance, l'amour pur et la simplicité des émotions qui traversent ses œuvres.
Ce motif récurrent est au cœur de sa démarche, traduisant une quête de douceur et de bienveillance dans un monde souvent fracturé par les inégalités.
Contrairement à une approche critique, S.Kristol préfère faire émerger un dialogue sur les contradictions de notre époque, abordant le thème de l'inégalité
au temps de l'égalité avec optimisme et une esthétique qui invite à la réflexion.
À travers ses sculptures et tableaux, S.Kristol crée des univers où la magie côtoie la conscience. Chaque sculpture, minutieusement façonnée à la main en
résine et travaillée à l’aérographe, devient un miroir des dynamiques sociales, tout en restant ancrée dans l'émotion pure. Ses tableaux, quant à eux,
prennent vie grâce à la modélisation 3D, vibrant de couleurs intenses et de subtils messages intégrés dans les détails.
Son art se développe en résonance avec une vision du monde en constante transformation, embrassant l’évolution des mentalités tout en restant fidèle
à son fil conducteur : l’égalité. Chaque œuvre, profondément ancrée dans son authenticité, reflète cette évolution personnelle et artistique.
S.Kristol vous invite à explorer son univers, un espace où l'esthétique sublime la réflexion, où l’art devient un vecteur de partage d’émotions et de rêves communs.
On dit qu’elles ont la peau douce réunit un ensemble de sculptures, nées de gestes multiples ; mouler, coudre, souder, envelopper.
Elles associent matières dures et molles, brutes, vestimentaires ou domestiques. À travers ces rencontres, elles interrogent les
porosités entre œuvre, objet et corps, et prennent place dans une recherche autour de la “chose” – ni tout à fait objet usuel,
ni tout à fait sculpture, ni tout à fait être.
Parées de tissus soyeux, ornées de perles, d’aiguilles, de fentes ou de poignées, ces formes attisent le regard tactile. Inspirées
d’objets familiers, elles évoquent d’étranges fonctions, troublant leur statut. À leur contact visuel, surgissent des gestes imaginaires :
glisser les mains dans les trous, tourner les perles, s’entourer de bras moelleux, se lover au creux du satin… Entre attraction
instinctive et mise à distance, elles activent une pulsion de toucher, nourrie par leur potentiel performatif. Le titre de l’exposition
fait écho à cette projection tactile qu’on aimerait vérifier de nos propres mains.
Certaines d’entre elles prennent des allures anthropomorphes, aux bras ballants, aux corps tendus ou charnus, aux formes organiques.
Derrière la douceur apparente des sculptures se cache peut-être une autre nature plus grinçante et ambigüe, en témoignent les aiguilles
cachées dans les tissus et les formes évocatrices d'un corps sensuel. Bien qu’abstraites, les sculptures semblent traversées d’une présence
– comme si quelque chose les habitait. Elles attendent peut-être qu’on vienne les activer, les manipuler, leur parler. Il y a là une forme
d’animisme discret, presque silencieux, qui relie la matière à l’intime, le geste à l’imaginaire.
Mais ici, aucune main ne peut s’y risquer : les sculptures sont contenues derrière les parois de verre des Vitrines. Ce contexte frontal,
distant, imposé, crée une tension. La vitre transforme les œuvres en objets de désir : on voudrait les toucher, mais on ne peut que les contempler.
Cette frustration fait pleinement partie de l’expérience.
Ce dispositif particulier a conduit Louise PERRUSSEL à penser un accrochage adapté, qui joue avec les contraintes des Vitrines : les œuvres s’y déploient autour
d’une ligne courbe, comme une scène figée, une micro-fable en suspens, une constellation de présences. Présentées frontalement, elles rejouent
et redéploient les enjeux sensoriels, ambigus et poétiques qui traversent son travail.
L’idée est que, tous les trois mois, des toiles urbaines rhabillent l’imposante façade en béton (à l’origine un blockhaus) de Trempolino.
Le projet baptisé le Mur Nantes (MUR = Modulable, Urbain et Réactif), est mis en oeuvre par le collectif
Plus de Couleurs à la demande de la ville de Nantes.
A travers ce projet, Plus de Couleurs souhaite proposer de l’art accessible à tous, créer la surprise et animer la ville tout en mettant en
lumière la diversité de l’art urbain actuel.
Pour cette 4e saison, la direction artistique, pilotée par l’équipe de Plus de Couleurs, reste la même. Mélange de style et de technique,
artistes confirmés ou émergents, valorisation des différents styles picturaux présents dans l’art urbain et enchaînement permettant une
forte cassure visuelle. C’est cette recette inchangée qui permet au projet et aux artistes de gagner en visibilité et d'être toujours
au plus près du public.
*les saisons #1 et #2 ont grues été illustrées par « #1 : ROUGE", #2 : SELAH", "#3 :SHANE ", "#4 : BIMS ","#5 : ZEKLO", "#6 : LesGens".
*La 3e saison du projet Le Mur Nantes a été marquée par la présence d’artistes venus de toute part pour proposer des oeuvres uniques et percutantes :
"#7 : ALFE"(Marseille), "#8 Matthieu Pommier" (Bordeaux),"#10 : Soem"(Nantes), "#11 : Iota" (Bruxelles).
*La 4ème saison a débuté par le mur de N.o.Madski également connu sous le nom de Nomad qui a signé l'oeuvre ephémère #12, BOUDA lui
a succédé pour signer #13.
La réalisation de la troisième fresque de la cette saison (#14), a été confiée à "OBISK ".
L'oeuvre #15 (4ème de cette 4èmesaison, est le fruit du travail de BULEA
Liviu Bulea est un artiste roumain né en 1989. Il a étudié à l'Université des arts et du design de Cluj, où il a mené, pour sa licence et
sa maîtrise, une recherche artistique sur le corps malade, en se concentrant sur les souvenirs des espaces et des objets des services
d'oncologie des hôpitaux.
Son domaine de recherche s'étend de la mémoire urbaine à son implication dans la communauté queer. Il est collectionneur et recueille des
histoires, des souvenirs des lieux et des personnes qui l'entourent. Il peut être considéré comme "un artiste d'installation à pratique sociale".
Liviu Bulea récupère des fragments de matériaux apparemment inutiles provenant de contextes précis : un mur de l'hôpital où il a été traité
pour un cancer, le trottoir de la ville où il a grandi et des morceaux de béton d'un centre commercial construit dans sa communauté.
Il a notamment exposé ses œuvres au Urban Nation Museum de Berlin, à l'Institut culturel roumain de Berlin, à l'Institut culturel français de Cluj,
au Musée national d'art de Cluj, au Musée d'art contemporain de Bucarest, au Mumok de Vienne, à Parallel Vienna, à la Biennale de Bucarest, etc.
Il a également été accueilli en tant qu'artiste résident par Kultur Kontakt, Vienne, Styria Art in Residency, Graz, Urban Nation, Berlin, etc.
Le point de départ de cette nouvelle fresque est un selfie pris lors d’une soirée à Londres. Si la photographie d’origine a figé de manière précise
cet instant, la mémoire de l’artiste n’en conserve qu’un vague souvenir. Pour traduire ce flou, Bulea utilise le noir et blanc et fait disparaître
certains détails comme les yeux. Il crée alors une image intemporelle et nostalgique car ce plongeon dans le passé a ravivé d’autres souvenirs.
D’associations d’idées en associations d’idées une nouvelle image se crée.
Ainsi autour des personnages principaux évoluent plusieurs fragments.
À gauche de la composition, l’artiste représente les buildings de Hong- Kong et les toits de Séoul, vus à travers les fenêtres d’un wagon.
Ce paysage urbain nocturne est observé par deux silhouettes noires, peut-être deux graffeurs qui contemplent leur terrain de jeu.
Au centre, les flashs blancs et bleutés des soirées dans les clubs nantais illuminent les deux amis et guident le regard du spectateur vers une
gare sous la neige. Ce lieu incontournable pour les voyageurs est aussi associé à l’art urbain. Par touche, l’artiste vient alors rappeler
sa pratique du graffiti. Comme un dernier clin d’œil, il peint l’accessoire indispensable des road trips : un sac rempli de bombes aérosols.
Avec cette œuvre, Bulea nous emmène à la fois dans ses souvenirs mais aussi dans son univers artistique. Grâce à la couleur et à la fenêtre
du wagon visible en haut , il unit ce pêle-mêle pour former une seule image hors du temps. Pour appuyer cette idée de moment indéfini,
il ajoute une série de chiffres et de lettres rouge en bas à gauche qui contrairement aux photographies numériques n’indiquent
aucune date précise.