REPERES...

Photo « Peindre. Un homme a passé sa vie à peindre. Et quand je dis sa vie entendez bien. Le reste est gesticulation. Peindre est sa vie. Que peint-il ? Des fruits, des fleurs, l’entrée d’un roi dans une ville ? Tout ce qui s’explique est autre chose que la vie. Que sa vie. Sa vie est peindre. Inexplicablement. » écrit le poète Louis Aragon.
Lorsque Marc Chagall disparaît le 28 mars 1985, la reconnaissance de son œuvre est universelle. Peu de personnes cependant ont en mémoire les liens indéfectibles qu’il a toujours entretenus avec la poésie, en écrivant lui-même, gravant ou peignant au contact des écrivains et poètes de son temps.
Sur les chemins de la poésie et dans ce « grand jeu de la couleur » dont a parlé son ami André Malraux, il aura forgé une œuvre atypique, intense et généreuse.
L’exposition, présentée au Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture, réunit des œuvres majeures provenant de musées internationaux et de collections privées. Ces œuvres illustrent le thème de la Bible et les événements qui ont marqué la vie de Chagall : la révolution, la guerre, l’exil… ainsi que des textes essentiels du passé qui lui ont servi d’appui pour de grands livres illustrés : Jean de La Fontaine, Gogol... Des écrivains ou poètes dont Chagall fut l’ami proche, Blaise Cendrars, Guillaume Apollinaire, André Malraux, Louis Aragon,… disent également d’autres rencontres d’exception qu’il fit en son temps.
Près de 300 œuvres sont réunies à Landerneau et illustrent ce parcours hors norme de Marc Chagall qui a traversé le 20e siècle et laisse une œuvre présente sur tous les continents et qui nous livre à l’infini un message de liberté.
Commissariat artistique Jean-Louis Prat
En collaboration avec le Comité Marc Chagall et Meret Meye



L'Expo en photos par Lucho

Pour mieux comprendre cette exposition, reportez- vous au plan.
il y a une salle pour chacun des "thèmes" retenus, c'est ce découpage que j'ai adopté pour ma présentation

La Russie / Vitebsk

Durant son premier séjourà Paris, en 1911, Chagall installe son atelier à la Ruche, où vivent de nombreux artistes. Il est ébloui par tout ce qu'il découvre, les musées, la manière de vivre, la langue qu'il apprend ...
Tout est source d'émerveillement! Chagall reste cependant fidèle à son pays natal; il en garde la nostalgie et le convoque en rappel dans sa peinture.
Son retour en Russie en 1914 et le début de la Première Guerre mondiale le contraignentà y demeurer. Il en profitera pour se marier avec Bella et rencontrer avec bonheur les poètes de son pays, ceux qui renvoient à l'âme russe, Alexandre Blok, Essénine, Maïakovski ou Pasternak.

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les fables de La FONTAINE

En 1925, Vollard demande à Chagall de donner une nouvelle vie aux Fables de La Fontaine.
En lecteur attentif, il amplifie les sonorités de ces vers qui lui parlent d'un monde animal qu'il connaît bien et de cet art de la parole et de la morale, tous les deux bien français.
D'abord attaché à la couleur dans desgouaches détonantes de virtuosité, puis sejouant du noir et blanc dans la gravure, il explore les sujets, dompte la lumière et met en scène chaque fable très rapidement. Ainsi, il fait cohabiter veaux, vaches, cochons, couvées, ânes, loups, agneaux, renards ou cigognes...avec les personnages fabuleux nés de l'imagination de La Fontaine ...la sienne maintenant!

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La Bible

En 1931, Vollard invite également Chagall à illustrer la Bible, ce récit complexe et familier qu'il connaît depuis sa plus tendre enfance dans la communauté hassidique de Vitebsk.
Qui mieux que Chagall pouvait raconter ces grandes séquences et cette épopée qui fondent finalement toute notre Histoire ? Chagall effectue au début de L'année 1931 un voyage qui va Le conduire en Palestine. C'est à Jérusalem qu'il aura La révélation de ces lieux saints où Les prophètes etLe Christ ont vécu.
Lui, qui travaillera sans cesse dans son atelier, peindra sur place, posant son chevalet face aux paysages millénaires et glorifiés de Jérusalem.

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la guerre, l'exil

C'est à l'invitation du Museum of Modern Art de New York et de Varian Fry, Directeur de l'American Rescue Committee, que Chagall décide, avec son épouse Bella et sa fille Ida, de quitter la France en 1941 pour les États-Unis.
Il y retrouvera de nombreux autres artistes qui ont fui la barbarie nazie: Léger, Duchamp, Masson, Zadkine, Breton, Ozenfant.
Les compositions de ces années de guerre vécues dans ce nouvel exil sont souvent parées de tonalités sombres, nocturnes. Elles accompagnent de leurs nouvelles sonorités le pouvoir de ce conteur exceptionnel, qui traduit ainsi les soubresauts tragiques que traversent l'Europe et son pays natal.

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Sculpture et Céramique

Dans les années 1950, le peintre est tenté par l'aventure de la céramique. Un autre monde s'ouvre à lui dans différents ateliers de poterie établis sur la Côte d'Azur, près de chez lui, à Vence.
Il déclare à son ami Charles Sorlier en 1972: « Dans la céramique, la sculpture, qu'est-ce que j'apporte, moi, à la matière? Peut-être le souvenir de mon père, de ma mère, de mon enfance, et des miens pendant mille ans...Peut-être aussi mon cœur.Il faut être humble devant la matière, soumis! La matière est naturelle et tout ce qui est naturel est religieux».
Une fois de plus, le créateur dialogue avec la poésie. Ainsi, Chagall fait ressurgir la sculpture de temps plus anciens et inclut une sorte de rêverie à laquelle celle-ci, avant lui, n'était pas habituée.

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Daphnis et Chloé

L'univers de Chagall est constitué d'histoires vécues et imaginaires, régulièrement convoquées dans cette œuvre ample et complexe. Au début des années 1960, il illustre Daphnis et Chloé. Dans ce livre inspiré, le peintre retrouve la lumière et les couleurs de l'île enchanteresse de Poros, en Grèce, où il séjourne afin d'être au plus près de cette vision pastorale invoquée par Longus.
Les personnages et les paysages évoqués dans cet éden saturé de vibrations colorées font de ce livre un des sommets de l'édition d'art.
La communion entre le peintre et l'écrivain, tel un cordon ombilical, relie par des liens désormais indéfectibles le texte à l'illustration lithographiée.

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Le cirque

Le monde du cirque a toujours participé activement aux rêves de Chagall.
Les saltimbanques, illusionnistes de la vie, un jour ici, un jour ailleurs, étaient très attendus à Vitebsk. Ils sillonnaient la Russie d'alors et amenaient un air de liberté et de fête qui fascinait l'enfant qu'il était encore.
Ce sera dans les années 1960 que de luxuriantes gouaches ou lavis raviveront ses rêves d'enfance. C'est ainsi que, d'un trapèze à l'autre, les hommes et les femmes en costume de lumière frôlent le ciel, les jongleurs sont au côté des écuyères en équilibre sur de superbes alezans, les funambules proches des acrobates ou des clowns fardés, rutilants de couleurs.
Ils se déploient au rythme d'une musique populaire sur une piste qui focalise les regards de spectateurs étonnés, et du peintre désormais complice.

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Les Grands thèmes

De grandes peintures vont voir le jour dans les années 1980 et les thèmes mythiques de la littérature seront revisités par Chagall qui,à l'approche de ses 90 ans, peint avec une verve et une acuité renouvelée.
Il égrène aussi dans ses derniers tableaux la présence du village de Saint-Paul-de-Vence qui l'abritera désormais jusqu'à la fin de a vie. ll'éclaire de lumière et de couleurs méditerranéennes. Autant d'œuvres qui, symboliquement dans ce temps ultime de la vie, rejoignent l'intuition créatrice d'André Malraux, qui louait en Chagall la puissance poétique et voyait en lui «un des coloristes capitaux de notre temps».




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...en guise de conclusion!


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