La saison d’été 2025 du Voyage à Nantes, sous le signe de « L’Étrangeté », a été conçue par Jean Blaise et les équipes projets.
Jean, qui en est le fondateur, nous livre, comme un message, sa lecture de la ville, inséparablede son histoire et de sa contemporanéité.
De fait, la ville orchestre une cacophonie hétérogène d’éléments qui emmène le flâneur, pour peu qu’il y prête attention, sur des chemins inattendus.
Le carnaval en est l’emblème, le moment où toutes les hiérarchies et les codes ont l’étrange pouvoir de s’inverser sous les masques. Ainsi, les oeuvres d’art,
qu’elles s’exhibent sur les places ou se glissent dans les recoins les plus reculés, ont cette année tôt fait d’orchestrer ces rencontres improbables qui sont
à la source de l’étrangeté, inquiétante ou non, ces moments où l’on n’est plus très certain de ce que l’on voit et de son sens : est-ce un perroquet ou un homme,
une femme ou un navire, une armée ou une farce en marche, un monument ou un tableau vivant ? L’hybridation, le déplacement, le conte sont autant de moyens
qu’utilisent les artistes pour nous faire saisir le vrai mystère de la ville.
Sophie LÉVY, directrice générale Le Voyage à Nantes
L'événement estival 2025
du 28 juin au 31 aout 2025
je ne peux pas venir à Nantes, mais je veux savoir ce que j'ai manqué...
Alors je clique sur la vignette, ci-dessous !!!
Suivez la ligne verte... en ville, mais préparez votre parcours sur le plan
et lisez les explications ci-dessous ne sont présentées ici que les
nouveautés du parcours de cette année (les repères apparaissent en vert sur la carte et rouge dans mon texte...)
Partout dans la ville (PARC DE PROCÉ ET TRAMWAY) : "Épilogue sylvestre (Terminus forêt – Retour aux forêts)"
Laurent TIXADOR
Laurent Tixador est un artiste bricoleur et expérimentateur dans son sens le plus large. Travaillant le plus possible avec
ce que son environnement immédiat lui offre, il met un point d’honneur à recourir à des technologies simples.
Poursuivant son travail de recherche autour de l’abri et ce qu’il évoque
– collaboration, liberté, transition, humilité –, Laurent Tixador réalise à échelle réelle la façade d’un tramway (36 m de long et 3 m de haut) sur ce principe de construction.
Patiemment assemblée durant plusieurs semaines au parc de Procé, avec des rebuts de bois provenant des élagages et des tempêtes
récentes, l’oeuvre est construite avecun groupe d’étudiants. Photographié, puis reproduit en adhésif sur un tramway, ce « décor » de façade en bois circule dans
la ville et propose, non sans humour, une expérience toute citadine « d’un retour en forêt », une diligence du nouveau monde.
QUARTIER GARE
Repère 2 : LYCÉE CLEMENCEAU RUES DE RICHEBOURG ET CLEMENCEAU "La Mauvaise Troupe" Romain WEINTZEM"
Romain Weintzem est sculpteur. Ses oeuvres désamorcent avec humour et poésie des sujets graves, et témoignent
de son envie d’utiliser l’ironie comme un révélateur et une arme de résistance face aux mécanismes d’emprise de notre société.
Invité à réagir à l’environnement des abords du lycée Clemenceau, l’artiste imagine La Mauvaise Troupe. Rue de Richebourg,
des personnages en drôles de tenues de camouflage militaire se font remarquer, tenant en lieu et place de leurs armes d’imposants et clinquants instruments de fanfare.
Dans le clocher, rue Clemenceau, l’un d’eux semble avoir poussé le défi jusqu’à escalader l’établissement à son point culminant. Désarmés,
ces personnages n’en sont pas moins désarmants, et ils s’approprient avec audace les enceintes du lycée.
Avec cette oeuvre espiègle, l’artiste rend hommage à la revue En route, mauvaise troupe !, éditée en 1913 par le groupe des Sârs, lorsqu’ils étaient élèves au sein
de ce même établissement.
Emprunté à un poème de Verlaine : « En route, mauvaise troupe ! / Partez, mes enfants perdus ! », leur publication comporte des poèmes, des essais et des traits d’esprit
jugés alors antimilitaristes et antipatriotiques. Après une seule parution, la revue est interdite et certains élèves sont renvoyés.
André Breton fut marqué par cette histoire et par sa rencontre déterminante avec l’un de ses protagonistes, Jacques Vaché.
La parution d’En route, mauvaise troupe ! est ainsi considérée comme le premier acte du mouvement surréaliste.
Le burlesque et la dérision de l’oeuvre proposée par Romain Weintzem rendent hommage à l’humour et la subversion d’un groupe de lycéens qui laissa une trace déterminante dans l’histoire.
Repère 3 : JARDIN DES PLANTES "TROUVER LES ÉGARDS"
MAISON PELLETIER FERRUEL
La Maison Pelletier Ferruel est un lieu de création où le verre est soufflé, sculpté, moulé, et teinté d’arts populaires et décoratifs. Chaque objet, unique, naît
d’un quotidien d’expérimentation.
Ces bijoux précieux inspirés des arts populaires et décoratifs, uniques et colorés allient tradition du geste et création contemporaine. Dissimulés dans les feuillages,
ces objets d’ornement prennent la forme de bracelets, pendentifs ou grigris. Inspirés par la nature,ils évoquent de légères excroissances, des créatures ou
des organismes vivants en symbiose avec leur hôte.
En 2025, les bijoux trouvent un nouvel écrin, au coeur du Jardin des plantes de Nantes, sur les hauteurs de la montagne, un secteur accueillant une grande diversité
de conifères et offrant un point de vue privilégié sur l’ensemble du jardin. Ce déplacement recentre le projet : les créations entrent en résonance avec l’histoire
et la richesse botanique du site.
Pensée en dialogue avec l’espace, cette nouvelle mise en scène intègre les bijoux
à un microcosme singulier. Nichés dans les branches ou suspendus au-dessus d’un sentier, ils se glissent dans le paysage et invitent à une exploration sensible.
un plan pour vous aider !!!
il y en a 14... Ouvrez l'oeil
Repère 4 : Parvis -musée d'art de nantes "Peaches and Cream"
Michaela SANSON-BRAUN Mars 2025 - janvier 2026
Peaches and Cream se compose de fragments d’anciennes sculptures et de copies volontairement imparfaites d’éléments architecturaux
anciens et récents, mêlés subtilement à des détails d’œuvres de la collection du musée ainsi que de son architecture. L’ensemble est
aggloméré en une pseudo-ruine extravagante. Cette composition de reproductions agencées en désordre intègre esthétiquement les étapes
de la production et imite le tuffeau en écho à la façade néo-classique. Les réflexions lumineuses d’un vitrail absent peintes
sur la surface et le sol de ce vestige chaotique, suggèrent une beauté de l’instant face aux incohérentes strates du temps.
Le titre, Peaches and Cream, fait allusion, d’une part, à l’abondance d’ornementations et de stimuli visuels, et d’autre part,
à l’expression anglaise qui décrit une situation idéale où tout se déroule sans encombre, tout en adoptant une posture ironisante
avec l’assemblage bancal des fragments architecturaux qui évoque un monde en ébullition et en péril.
Repère 4 : CHAPELLE DE L’ORATOIRE -musée d'art de Nantes - (10, rue Georges Clemenceau) "Dunking Island" Capucine VEVERE
Dunking Island, installation immersive vidéo et sonore, a été tournée aux abords de l’île de Gorée (Sénégal).
Le point de vue du film, et de la caméra qui plonge peu à peu, est celui de l’océan qui, à mesure que son niveau monte sous
l’effet du réchauffement climatique, efface inexorablement cette « île mémoire » de la traite atlantique.
Repère 4 : Patio -musée d'art de Nantes - (10, rue Georges Clemenceau) "Electric op. De l’art optique à l’art numérique" De Victor VASARELY à Ryoji IKEDA en passant
par François MORELLET
explorez l’histoire del’art optique jusqu’à l’art numérique, des années1960 à nos jours. Peintures, dessins générés
par ordinateur, sculptures, vidéos et installations numériques montrent comment artistes et informaticiens se sont emparés
des outils informatiques pour expérimenter et stimuler leur créativité.
Electric op est une exposition coorganiséepar le Buffalo AKG Art Museum et le Musée d’arts de Nantes.
Repère 5 : RUE MARÉCHAL-JOFFRE ET PLACE MARÉCHAL-FOCH "Antipodos" Iván ARGOTE
Dans le cadre de la piétonnisation de la rue Maréchal-Joffre, Iván Argote propose une réadaptation de son oeuvre Antipodos, inspirée par des idées archaïques
sur les habitants du bout du monde, souvent montrés comme des créatures semi-monstrueuses.
À l’époque où l’on croyait la terre plate, le terme antipode, d’origine grecque, désignait un « territoire opposé ». Au Moyen Âge, il a évolué pour signifier
« avec des pieds retournés ».
À Nantes, à chaque extrémité de la zone piétonne, deux silhouettes anonymes prennent d’assaut la façade d’un immeuble et la colonne Louis XVI en défiant toute
logique gravitationnelle.
Ce renversement est amplifié par l’illusion de disparition de la sculpture de Louis XVI, qui grâce à un jeu de miroirs reflète
le ciel environnant. Par ce geste, l’artiste colombien invite à réinterroger la présence des symboles monarchiques dans l’espace public.
Il renoue aussi avec l’histoire de cette colonne, restée sans statue entre 1790 et 1823 pour cause d’instabilité politique.
Comme si on lui redonnait son statut de colonne de la Liberté en associant au monument une effigie anonyme et déconcertante, à l'image de l'esprit
décalé de la rue du Maréchal-Joffre.
Cette confrontation en miroir nous rappelle finalement que l’histoire n’est jamais figée, et que notre regard peut toujours être bousculé.
observez bien la statue !!! Elle est étrange n'est_ce pas ?
Repère 7 : Lieu Unique - quai ferdinand Favre "In Silentio" Jeanne VICERIAL & Claire MARIN
Qu’est-ce qui s’exprime dans le silence ? Qu’est-ce qui se dit, et ne se dit pas, devant les sculptures textiles de Jeanne Vicerial,
des figures puissantes et énigmatiques, qui viennent à nous comme des sentinelles fières et mutiques ?
L’exposition In Silentio est l’histoire d’une rencontre, entre la plasticienne tisseuse Jeanne Vicerial et l’autrice philosophe
Claire Marin. Elles nous invitent à explorer le secret et les murmures, les chuchotements, les paroles intérieures que produit le silence. Leur dialogue,
inédit, tresse les fils et les mots, les textes et les textures, dans un monde peuplé par des corps qui ne sont réductibles ni au genre, ni à l’espèce, ni
à aucune autre catégorie. Ces présences hybrides sont-elles femmes ou hommes, insectes ou humaines ? Sont-elles animées ou pétrifiées, légères ou lourdes ?
Est-ce qu’elles appartiennent au passé, ou à l’avenir ? Et que disent-elles de nos propres corps et de leurs transformations ?
Repère 9 : MAISON RÉGIONALE DE L’ARCHITECTURE DES PAYS DE LA LOIRE - (28, rur Fouré) "un patrimoine au service de l’architecture de demain" Jean Prouvé,
La « découverte » récente d’une école primaire publique issue des Ateliers Jean Prouvé, dans une commune du Morbihan, est à l’origine de l’exposition
consacrée par la Maison de l’architecture des Pays de la Loire à une figure majeure de l’architecture et du design du 20e siècle : Jean Prouvé (1901-1984).
Dépourvus de tout pittoresque et de toute anecdote, ses bâtiments et ses meubles sont encore aujourd’hui des références inspirantes pour de nombreux architectes et designers.
À travers un ensemble d’archives souvent rares, l’exposition revient sur l’histoire
du groupe scolaire de Kerglaw, situé à Inzinzac-Lochrist, et met en évidence la place importante des écoles dans l’oeuvre immense de Jean Prouvé :
des bâtiments scolaires qui témoignent de principes constructifs originaux caractérisés par l’industrialisation, la préfabrication et l’économie de moyens.
L’exposition est aussi l’occasion de découvrir les projets de Jean Prouvé dans la région des Pays de la Loire : certains n’ont jamais été construits,
beaucoup ont disparu, d’autres – sauvegardés – mériteraient une plus grande attention encore, compte tenu de leur intérêt architectural ou technique.
QUARTIER BOUFFAY
Repère 16 : Château des ducs de Bretagne "Chefs-d’oeuvre du musée Hokusai-kan d’Obuse" Hokusai (1760-1849)
Fort de son pacte d’amitié avec le château d’Osaka, le Musée d’histoire de Nantes propose régulièrement à son public des événements en lien avec le Japon.
Cet été, une exposition est consacrée à Katsushika Hokusai, en partenariat avec le musée Hokusai-kan, situé à Obuse, près de Nagano, qui possède plusieurs centaines d’oeuvres
du grand maître japonais.
L’exposition cherche à comprendre l’artiste et la genèse de son oeuvre, non pas au travers d’une biographie, comme souvent, mais en s’appuyant sur des
thématiques chères à cet immense artiste qu’est Hokusai : la relation à la nature, la question de l’eau et de la vague, sa confrontation au paysage et
notamment au mont Fuji – sujet de prédilection de l’artiste tout au long de sa vie –, mais aussi le thème traditionnel
des beautés et des acteurs de kabuki de l’époque d’Edo. Les séjours de Hokusai à Obuse sont aussi un thème de l’exposition, en relation avec la collaboration entre les deux musées.
Si l’art de Hokusai nous est surtout connu par ses travaux sur gravure au sein du courant de l’ukiyo-e (« images du monde flottant »), l’exposition s’attache également
à présenter un nombre significatif d’oeuvres originales, dessins et peintures, dont certaines sont présentées pour la première fois en Occident.
Repère 21 : PASSAGE SAINTE-CROIX "Vies de bêtes" Éléonore Saintagnan
À la croisée des arts visuels et du cinéma, le travail d’Éléonore Saintagnan sonde les relations entre réalité et fiction.
En explorant des récits oubliés ou en marge de la grande histoire, l’artiste ne
se contente pas de restituer des histoires : elle révèle ce qui, en nous, demeure irrésolu, hybride, entre croyance et rationalité, mémoire et invention.
Par l’entrelacement du documentaire et du conte, ses oeuvres donnent à voir une réalité mouvante, où le spectateur reconnaît dans l’étrange une part de
lui-même. Le doute qu’elle instille ne naît pas d’une mise à distance, mais d’une proximité troublante. Ses oeuvres nous interrogent : comment nos imaginaires
façonnent-ils notre perception du réel ?
Pour son exposition Vies de bêtes au passage Sainte-Croix, l’artiste aborde la cohabitation entre l’humain et les animaux.
Qu’il s’agisse d’un poisson géant au fond d’un lac asséché, d’un perroquet voyageur ou d’une famille d’hippopotames en cavale, les figures animales d’Éléonore Saintagnan
convoquent des récits qui nous reconnectent à une nature tantôt célébrée, tantôt exploitée par les Hommes. Sanctifiées dans l’exposition, les sculptures d’animaux qui prennent
vie dans ses films sont exposées ici telles des reliques, traces matérielles d’une vie passée. Les histoires revisitées, bien que teintées de merveilleux, s’ancrent dans
la réalité et mettent au jour des préoccupations socio-écologiques plus qu’actuelles.
Repère 23 : COUR DE L’HÔTEL DE CHÂTEAUBRIANT, DIT HÔTEL DE BRIORD 13, RUE DE BRIORD "L’Absurdistan" Gloria Friedmann
Construit à la fin du 15e siècle, l’hôtel de Châteaubriant est l’un des plus importants hôtels aristocratiques de Nantes. Tour à tour dénommé hôtel de la Papotière,
hôtel Becdelièvre, puis hôtel de Briord, cet édifice a connu une reconstruction au 17e siècle et d’importants remaniements jusqu’au 20e.
Le bâtiment est acquis par la Ville de Nantes à la fin du 19e siècle et accueille l’École des beaux-arts de 1904 à 2017. Depuis 2020, la Direction du patrimoine
et de l’archéologie de Nantes y est installée.
Invitée en parallèle de son exposition à la HAB Galerieà investir un lieu dans le cadre du Voyage à Nantes, Gloria Friedmann y installe une
dizaine de personnages.
Ces hommes, femmes, enfants, à taille humaine sont figés dans leurs mouvements, comme un arrêt sur image. Ils sont reliés à un personnage surdimensionné placé en leur centre
et entièrement constitué de câbles et de rebuts d’outils informatiques.
Gloria Friedmann partage son inquiétude sur l’avenir de l’humanité, pour ce monde devenu un « Absurdistan ». L’artiste aime
à rappeler que l’espèce humaine n’est qu’une créature intermédiaire dans le cycle de vie de la Terre et qu’elle est elle-même « nature » car issue des
cycles de la vie et partie intégrante de son fonctionnement.
C’est ainsi qu’elle utilise le terme de« bipède » pour parler de l’humain, qualifiant son mode de locomotion terrestre et sa capacité à se mouvoir
sur ses deux membres postérieurs, qui dans l’imaginaire collectif l’a différencié des primates et permis de devenir humain.
Gloria Friedmann dénonce avec L’Absurdistan une technologie envahissante, l’idéologie de l’humain « augmenté » et la progression de l’Intelligence Artificielle
dans tous les pans de nos vies : « Les humains de la 25e heure sont réanimés en permanence par un flux sans fin d’informations, images, selfies,…
Nous sommes devenus des captifs encablés, soumis à un politburo qui ignore le facteur humain. »
QUARTIER FEYDEAU-COMMERCE
Repère 28 : PLACE ROYALE "Latest Version" Willem de Haan
La place Royale est un symbole du centre-ville de Nantes. Sa fontaine monumentale, inaugurée en 1865, reflète l’essor économique et urbain du 19e siècle :
une figure féminine centrale incarne la ville, entourée d’allégories en bronze représentant ses forces vives, de la Loire et ses affluents aux piliers industriels de l’époque.
Mais que raconte encore ce monument sur la ville d’aujourd’hui ? C’est la question que pose Willem de Haan. À travers
ses oeuvres, souvent teintées d’humour, l’artiste originaire des Pays-Bas interroge notre rapport à l’espace public.
Il recontextualise des éléments familiers pour révéler leur absurdité ou leur
poésie inattendue.
Pour la place Royale, il imagine une « mise à jour » de la fontaine où quatorze figures hyperréalistes de Nantaises et de Nantais contemporains remplacent les allégories
du 19e siècle.
Choisies pour leur métier, leur engagement ou leur lien aux mutations de la ville, ces personnes incarnent les dynamiques sociales, économiques et culturelles du 21e siècle.
Les statues d’origine sont déplacées sur la place et mises en scène dans une structure évoquant les réserves muséales, créant ainsi un dialogue entre passé et présent.
À travers cette intervention, l’artiste propose une nouvelle lecture de la ville, ancrée dans son époque et dans la transformation de ses activités.
Entre hommage et renouveau, l’oeuvre questionne la manière dont une ville construit son image à travers ses monuments, et comment elle choisit de raconter
son histoire dans l’espace public.
pour plus d'infos, je clique sur la vignette, ci-dessous !!!
Cerveaux et mains s’agitent pour analyser, comprendre, dessiner et prototyper
de nouvelles utopies et de nouveaux imaginaires. Depuis plusieurs années,
les établissements d’enseignement supérieur de l’Île de Nantes participent au récit de ce territoire.
Nantes Université (l’École nationale supérieure d’architecture, l’École des beaux-arts Nantes Saint-Nazaire, la Halle 6 Ouest), L’École de design Nantes-Atlantique,
le Pôle des Arts Graphiques (Grafipolis, Joliverie), Mediacampus-Audencia SciencesCom, et les Écoles Créatives ESMA-CinéCréatis
s’installent dans un seul et unique quartier de tous les possibles.
Cet été, le parcours se pare d’une nouvelle couleur et dévoile une fois de plus les secrets de ce Campus Créatif.
Poussant les portes de lieux encore inexplorés, Le Voyage à Nantes s’associe à ces établissements pour y révéler l’invisible, les coulisses de la création,
les étapes de fabrication des projets et les prémices de prouesses technologiques. Au détour de la ligne verte, les architectures remarquables du quartier
invitent à se glisser entre des galeries, des agoras, des ateliers de fabrication, pour imaginer la genèse des projets audacieux des créateurs d’aujourd’hui et de demain.
repère 37 : École nationale supérieure d’architecture (ensa) "Notre deuxième maison"
C’est l’été, l’école reprend son souffle, les espaces de travail investis par les étudiants tout au long de l’année sont restés en l’état. Sensibles et habités,
ils témoignent des pratiques plurielles à l’école d’architecture.
Cette exposition intimiste raconte les secrets de la fabrique pédagogique propre à l’architecte de demain.
Sur la place centrale (1A), tournée vers la Loire, des mises en scène ponctuent le parcours comme autant de facettes qui composent la boîte noire de l’architecte.
À la manière d’ethnographes, Florian Durand et Étienne Vrignaud, commissaires-scénographes et anciens étudiants, retranscrivent l’ambiance si particulière des études
en architecture. Ils racontent la vie au sein de leur deuxième maison, emplie de calques,de croquis et de carnets entrouverts…
Cette exposition est proposée en regard de celle des diplômés visible dans la galerie Loire, où les projets font état de l’aboutissement de ce qui a
animé les étudiants architectes pendant leurs cinq années d’études.
repère 39 : École des Beaux-Arts Nantes Saint-Nazaire "All Over"
Chaque année, l’École des beaux-arts Nantes Saint-Nazaire accueille plus de 600 élèves pour les cours publics. Au sein des ateliers de pratique artistique,
enfants, jeunes et adultes s’initient et se perfectionnent aux arts visuels : dessin, peinture, photo, modèle vivant, volume…
Cet été, l’école dévoile au public une nouvelle facette en ouvrant trois espaces d’exposition insoupçonnés. La galerie Open School donne à voir les créations
des étudiants en dernière année partis en voyage d’étude à Marfa, au Texas. Le showroom accueille les oeuvres de deux artistes professionnels : Eugénie Zély et
Clément Laigle, suite à leur résidence artistique à Marfa en 2024. Pas à pas, le visiteur accède à la rue intérieure et ses ateliers pour découvrir une sélection
de travaux d’élèves issus des cours publics, sélectionnés par Virginie Bourget, commissaire d’exposition.
De l’amateur à l’artiste professionnel, l’école immerge le visiteur dans de multiples parcours de création.
Située au coeur des anciennes halles Alstom, la Halle 6 Ouest est un lieu catalyseur d’innovation et de recherche pour répondre aux enjeux de la société
de demain. Étudiants, chercheurs, professionnels et acteurs du territoire collaborent quotidiennement à l’intérieur de ce bâtiment marqué par l’histoire
industrielle nantaise. Au milieu de plateformes d’expérimentation, cet écosystème réfléchit, imagine, teste, prototype sur des sujets de société comme la
transition écologique ou numérique, la santé ou l’industrie du futur.
Au coeur de l’agora, le fruit d’un travail collectif interdisciplinaire est donné à voir : un pont Léonard de Vinci en cours de construction, montrant les moyens
de production de demain. De la première maquette aux recherches de matérialité, en passant par les premières pièces produites, l’ensemble des étapes de réflexion,
de conception et de fabrication s’expose au grand public.
repère 47 : Les Ecoles Créatives -
École Supérieure des Métiers Artistiques (ESMA) - CinéCréatis "L’Étrange atelier du cordonnier"
En vitrine du bâtiment, un atelier figé dans le temps où d’étranges chaussures prennent forme sans jamais être portées. Imprimées en 3D, elles évoquent le geste
du cordonnier sans l’usure du cuir ni l’empreinte du pied. Entre esquisses et étapes de fabrication, cette installation
joue avec le réel et l’illusion : un artisanat sans main, un savoir-faire sans matière. L’atelier devient un théâtre où la chaussure est à la fois objet et fantôme.
Tous les jeudis à 15h, dans le cadre d’une visite flash, l’établissement ouvre ses portes pour révéler les secrets de production de
ses étudiants. Au détour d’un couloir apparaîtront les bestioles présentées l’été dernier ainsi qu’un décor de cinéma. Enfin, l’intime salle de projection invite le public
au visionnage des productions étudiantes.
Parc des Chantiers
Nantes se transforme pour devenir plus écologique, solidaire et dynamique.
Au coeur de ces aménagements, le Parc des Chantiers offre une respiration dans la ville en mouvement, ainsi qu’un point de vue sur le futur pont Anne-de-Bretagne
et le nouveau tramway qui desservira le CHU.Tout l’été, le site s’anime au quotidien.
Les terrasses des commerces de bouche invitent à la contemplation de la Loire, les lieux d’arts et de culture ouvrent leurs portes, les événements publics
rythment les week-ends, les playgrounds initient petits et grands au jeu, les jardins et les esplanades poussent à la flânerie…
Carrefour immanquable de grands itinéraires à vélo (Vélodyssée, Loire à Vélo…), le Parc des Chantiers fait la part belle aux mobilités douces cet été.
"Dring !"
Dispositif roulant innovant nantais et gratuit La navette du Parc des Chantiers Une expérience inédite et gratuite à tester !
Le Voyage à Nantes invite à parcourir le Parc des Chantiers, des Nefs à la grue grise, en pédalant à votre rythme. Vous pouvez vous déplacer sur une section, deux sections,
ou compléter tout le parcours pour bénéficier d’une médiation complète !
Attention, seules deux navettes circulent. Ouvrez l’oeil pour les apercevoir, placez-vous sur l’un des six points d’arrêt et montez à bord pour partir à l’aventure.
Les deux navettes de six places se promèneront en simultané sur le parc 7j/7, de 14h à 19h.
"Les Petits Zigzagueurs"
Au bord des terrasses du mail des Chantiers, le playground Les Petits Zigzagueurs invite les jeunes enfants, de 2 à 7 ans, à expérimenter l’apprentissage autonome
du vélo. Sur la piste verte, les débutants peuvent tester leur équilibre et commencer
à appréhender la conduite de leur bicyclette. La piste rouge est réservée aux plus téméraires pour filer sur le parcours, freiner ou négocier les virages les plus fous.
Cette nouvelle aire de jeux complète l’offre de design actif qui se déploie sur l’Île de Nantes.<
"Les Machines de l’île"
C’est un projet artistique totalement inédit imaginé par François Delaroziere et Pierre Orefice, qui se situe à la croisée des « mondes inventés » de Jules Verne,
de l’univers mécanique de Léonard de Vinci et de l’histoire industrielle de Nantes, sur le site des anciens chantiers navals.
Dans La Galerie des Machines, la visite est rythmée par les interventions des machinistes, qui donnent vie au bestiaire. On y croise une Araignée de
2 tonnes, un Héron de 8 m d’envergure, un Colibri géant, un Paresseux, des Oiseaux amoureux, un Caméléon, une Nuée de Papillons qui s’animent.
Le Grand Éléphant, pachyderme mécanique de 12 m de haut, fait le lien entre la Galerie des Machines et le Carrousel des Mondes Marins.
Véritable théâtre à 360°, Le Carrousel des Mondes Marins est un incroyable aquarium mécanique sur trois niveaux, des fonds marins à la surface de la mer.
Repère 49 : Parc des Chantiers - La cale 2 Créateurs "Nantes dé/calée" Jerry Chaval, Julien Grataloup, Emmanuel Kodjo et Gildas Paré
Ville en mutation, Nantes devient un terrain d’exploration où réel
et imaginaire se mêlent. Nantes dé/calée réunit des artistes qui détournent l’espace urbain à
travers surréalisme, fiction et dérive poétique. Installations et photos brouillent nos repères et invitent
à rêver la ville autrement, à la parcourir avec un regard nouveau.
quai des Antilles
"La Cantine du Voyage & la Colline"
Lieu de villégiature des Nantais, site éphémère surprenant et convivial pour les visiteurs qui
la découvrent, La Cantine du Voyage est devenue une étape incontournable, avec ses espaces de restauration, son grand bar et son aire de jeu, La Colline.
L’équipe de La Cantine décline une nouvelle formule : poulet fermier d’Ancenis rôti (Label rouge), frites et boisson (option végétarienne possible),
ainsi que des desserts maison savoureux.
La Cantine du Voyage est mise en couleurs par le studio nantais Appelle moi Papa. Leur proposition est impulsée par les codes esthétiques du primeur :
géométries simples, rayures, motifs…
Le langage formel coloré qui en découle souligne l’espace et insiste sur la notion de temps qui passe par un principe de strates graphiques qui s’accumulent.
Ainsi, ils revisitent l’identité graphique actuelle de La Cantine avec une grande fresque à l’arrière des Nefs, un coucher de soleil au-dessus
de La Colline, et d’autres surprises colorées ponctuant l’espace.
"le Potager de La Cantine "
Redessiné par l’Atelier Vecteur, Le Potager de la Cantine présente une grande variété de plantes aromatiques et de légumes surprenants.
Le Potager, accueille également l’oeuvre Invendus-Bottes de Lilian Bourgeat, vision XXL et allégorique du maraîcher qui aurait laissé ses outils de travail.
l’Atelier Vecteur redessine Le Potager de la Cantine. Les espaces sont réaménagés pour présenter une grande variété de plantes
aromatiques et de légumes surprenants.
Repère 55 : HAB Galerie - Quai des Antilles "Combien de terres faut-il à l’homme ?" Gloria Friedmann
Gloria Friedmann construit depuis les années 1980 un dialogue continu entre l’humain, le monde animal et la nature, en examinant les relations complexes
et fragiles qui les relient.
Fine observatrice du monde et de notre écosystème, les oeuvres de Gloria Friedmann tendent un miroir aux spectateurs et les invitent à reconsidérer
leur mode de vie et leur attitude face à la nature. Ses oeuvres de formes diverses – sculptures, dessins, peintures, installations – sonnent comme des alertes.
Au coeur des volumes amples de l’architecture de béton de la HAB Galerie, l’artiste déploie un ensemble d’oeuvres en majorité récentes et inédites.
Inspiré de la nouvelle « Ce qu’il faut de terre à l’homme » de Léon Tolstoï (1886), dans laquelle un moujik, humble paysan russe, court à sa propre perte par son
insatiable appétit de terres, le conte de Gloria Friedmann transpose dans notre siècle ce récit sur la cupidité et la vanité des désirs humains :
Combien de terres faut-il à l’homme ?
L’exposition est conçue comme un itinéraire qui étudie avec acuité les problèmes environnementaux et les dangers produits par notre civilisation moderne, un cheminement qui offre
une réflexion sur notre rapport au temps et à notre environnement.
Combien de terres faut-il à l’homme ?
En réponse à la folie exploratoire de l’univers prônée aujourd’hui par certains puissants de ce monde, les oeuvres de Gloria Friedmann interrogent ici
en premier lieu les capacités qu’ont les humains à garder leur âme en respectant leur Terre.
les N° des photos renvoient aux légendes ci- dessus
QUARTIER CHANTENAY
Repère 57 : Parc des Oblates "Bras dessus, bras dessous" Aurélie Ferruel et Florentine Guédon
Un jeu d’échecs de grande taille prend forme au parc des Oblates, porté par l’imaginaire d’Aurélie Ferruel et Florentine Guédon.
Plus qu’un simple agrandissement de l’échiquier, le projet détourne ses règles pour offrir une expérience collective et sensible.
Depuis plus de dix ans, les deux artistes développent une oeuvre à la croisée de la sculpture et de la performance, nourrie par les récits populaires,
les gestes du quotidien et les dynamiques sociales.
Leur approche, voisine de l’anthropologie, explore les formes de transmission au sein des communautés. Avec ce projet, elles réinterprètent l’histoire
millénaire du jeu d’échecs – un jeu dont les règles, les formes et les symboles ont évolué au fil des époques et des cultures – pour en proposer
une nouvelle version, inclusive et organique.
Le plateau devient une carte sensible du territoire, inspirée des atlas de biodiversité, où les formes, les couleurs et les lignes racontent les
écosystèmes en mouvement. Les pièces, quant à elles, conservent leur mode de déplacement, mais abandonnent toute hiérarchie : elles s’imbriquent, s’additionnent,
interagissent, incarnant la richesse du vivant plutôt que la logique d’affrontement.
La dimension physique du jeu appelle à l’interaction : certaines pièces imposent des gestes amples ou la coordination de plusieurs participants, invitant à la
coopération autant qu’à l’observation.
Le projet engage ainsi le corps, l’imaginaire et le collectif. Entre jeu, sculpture et cartographie vivante, cette oeuvre propose une manière inédite de s’approprier
l’espace et de réinventer les règles.
Pensé comme une oeuvre vivante, le jeu prendra place, après l’événement, dans la cour du Château des ducs de Bretagne.
Repère 59 : JARDIN EXTRAORDINAIRE ET SQUARE MAURICE-SCHWOB "Le temps qui pousse " Alain Damasio et Floriane Pochon
Cet été, l’écrivain Alain Damasio, figure phare de la science-fiction, propose avec Floriane Pochon, artiste sonore, d’arpenter avec ses oreilles
et ses pieds le Jardin extraordinaire. Un site étrange et luxuriant où, pour eux, le temps pousse plus qu’il ne passe, en gerbes et en bourgeons,
brassant souvenirs et avenirs, la bière et la pierre, les plantes et la farine qui vole, pour nous embarquer vers un futur à réécrire.
Prélude à son ouverture, prévue pour 2028/2029, la promenade offre à la Cité des Imaginaires son premier coup de bêche dans le sol fertile d’une
programmation originale, qui parie sur le mouvement et la finesse du son pour ouvrir des hublots dans nos murs.
Ici les voix montent, les passeurs hantent, les blocs stockent le temps. Une première invitation au voyage, à 20 000 mares sous
le lieu, et qui nous fera faire le tour du jour en 80 mondes ! S’y esquisse déjà l’esprit de la Cité, futur site nantais dédié à la puissance des récits
et aux univers à inventer. Un projet porté en complicité avec les équipes de la Direction nature et jardins et Le Voyage à Nantes.
Repère 62: Musée Jules Verne -butte ste Anne "La fabrique du succès" Hetzel et la stratégie éditoriale des « Voyages extraordinaires »
Cet été, faites l’expérience d’une visite renouvelée au musée et profitez des visites flash pour décrypter l’oeuvre de Jules Verne.
Immergez-vous dans les textes des Voyages extraordinaires et initiez-vous à la lecture des manuscrits de l’auteur dans le cabinet d’écoute.
Explorez les sciences et la géographie chez Jules Verne et manipulez la lanterne magique pour donner vie au Tour du monde.
Prolongez votre visite avec un moment de détente en famille ou entre amis : admirez le panorama sur la Loire, flânez dans le jardin du musée, puis partez
à la découverte du quartier sur les traces de l’auteur grâce à l’application Baludik.
Repère 63 : Planétarium -butte ste Anne "Quadriptyque immersif" Waiting Far Away, Wade Sylvester et Jason Fletcher
Entropy, Limelight Introductory Econometrics, Lydia Yakonowsky et Wojciech Golczewsky
, Phosphene Jérémy Oury et Ludovic Finck
Laissez-vous transporter dans l’irréel, au travers de quatre oeuvres audiovisuelles immersives, conçues pour une diffusion sous dôme.
Une parenthèse d’évasion visuelle et auditive, tantôt poétique, tantôt géométrique, tantôt hypnotique, hors du temps et de l’espace.
Repère 64 : ESCALIER DE L’HERMITAGE SQUARE COMMODORE-GUINÉ – BUTTE SAINTE-ANNE "Le Bruit des bottes" Romain Weintzem
Parallèlement à son intervention au lycée Clemenceau, Romain Weintzem imagine pour les escaliers de l’Hermitage Le Bruit des bottes.
Construits dans les années 1930, puis reconstruits après la Seconde Guerre mondiale, les immeubles de l’Hermitage, en éventail sur la Loire
et sur le port, optimisent l’espace et l’orientation. Pour chaque immeuble, le nombre de niveaux augmente en descendant vers le fleuve :
quatre à six niveaux au nord, et cinq à six niveaux au sud.
Entre ces immeubles, des escaliers et des espaces verts mettent en évidence les massifs rocheux du sillon de Bretagne, avec des marches dessinées à même la roche.
Les cinq « cours » entre les immeubles portent les noms de corsaires nantais : Jean de Crabosse, Julienne David, Commodore Guiné, Alexis Grassin, Chevalier Thiercelin.
Sur l’un de ces escaliers aux proportions étrangement monumentales, Romain Weintzem place une vingtaine de paires de rangers qui progressent au fil des marches.
Des chaussures de clown mènent le cortège.
Les propriétaires des bottes, pourtant en pleine ascension, demeurent invisibles, fantomatiques.
« Le bruit des bottes » est une expression communément utilisée pour qualifier la montée de l’autoritarisme. L’oeuvre évoque l’escalade de la violence,
le sentier de la guerre. Le groupe est dirigé par un clown, un fou qui use de sa position pour embarquer avec discipline un groupe dans un but qui semble bien flou.
Usant de la représentation burlesque du défilé militaire, Romain Weintzem alerte avec Le Bruit des bottes, oeuvre forte et engagée, sur l’état de nos démocraties
et la montée de l’extrémisme.
QUARTIER GRASLIN
Repère 66 : Médiathèque Jacques DEMY "Le Coran,"
Depuis le 8e siècle, le Coran est présent en Europe. Quel rôle a-t-il joué dans la formation de l’identité européenne ?
Cette exposition d’oeuvres d’art, de manuscrits et de livres issus de collections précieuses explore toute la complexité de cette relation, en développant dans
un déroulé thématique et chronologique la pluralité des visions européennes du texte sacré musulman.
Repère 68: RUE DE L’HÉRONNIÈRE "Peinture Tolérance Toujours" Flora MoscoviciT
Caché au coeur de la ville, le bâtiment des PTT (Postes, télégraphes et téléphones) est livré à la fin des années 1920. Avec son décor en mosaïque, sa façade est l’un des rares
témoignages de l’Art déco subsistant à Nantes.
Intervenant sur des supports variés, Flora Moscovici aborde la peinture dans un cheminement et une contemplation de l’environnement qui l’entoure.
En écho à cet espace, elle réalise au sol une peinture qui dialogue avec les teintes de la façade et sa composition. Elle déploie, comme un tapis qui se déroulerait le long de la pente,
un paysage pictural qui s’insère dans la géométrie des pavements tel un reflet de la mosaïque. Utilisant des peintures à base de chaux et de pigments,
l’artiste compose de multiples mélanges afin de s’ancrer dans l’espace et d’amener des vibrations colorées et lumineuses.
Conviant les visiteurs à marcher sur la couleur, Flora Moscovici les invite à déambuler pour découvrir cette oeuvre
aux multiples points de vue. La peinture évolue avec le temps, s’estompant avec l’usage et sous les effets du soleil, de la lune ou de la pluie.
Marquée par la figure du cinéaste nantais Jacques Demy, l’artiste évoque son rapport aux lieux, entre Lola pour le quartier du port de Nantes et
Les Demoiselles de Rochefort pour la transformation colorée de la ville. En arpentant la peinture devant ce bâtiment historique, les passants deviennent les
acteurs de leur propre rêverie : ils transforment la ville pour produire un nouvel imaginaire.
L'ancien dispensaire Jean-V est un rare témoin de l’architecture hospitalière du début du 20e siècle. Construit entre 1903 et 1906 pour accueillir et soigner l
es malades de la tuberculose, il concrétise les volontés philanthropiques de Thomas Dobrée, mécène et collectionneur nantais dont l’héritage a permis la création du musée Dobrée.
Son architecture, pensée pour le soin et la convalescence, s’organise autour d’un hall central baigné de lumière, distribuant symétriquement différentes salles.
Aujourd’hui, ce lieu marqué par la mémoire médicale devient l’écrin d’un projet artistique porté par Jenna Kaës. Artiste-designer, elle explore les formes contemporaines
du mysticisme et la matérialisation du spirituel, au moyen de matériaux tels que le métal, le verre ou le textile. Son travail interroge l’invisible, la mémoire et les symboles.
Pour Le Voyage à Nantes 2025, elle transforme le dispensaire en reliquaire contemporain.
Dans une mise en scène proche du diorama, chaque salle devient une capsule narrative où s’entrelacent objets historiques et créations nouvelles.
Le hall central, investi d’un ensemble lumineux, agit comme un coeur irradiant, autour duquel se déploient ces scènes suspendues entre soin, spiritualité et fiction.
L’artiste instaure un dialogue entre passé et présent, entre vestiges médicaux et résonances mystiques, donnant à l’architecture une respiration nouvelle
– à la fois tangible et poétique.…
Repère 72 : 12, Rue Voltaire "Muséum d'histoire naturelle "
Trésors & Biodiversité
Le Muséum dévoile au public ce qui fait ses trésors, les richesses patrimoniales de Nantes,jamais ou peu vues depuis longtemps, ou
acquises récemment… Ainsi, il s’agit d’émerveiller, grâce à la présentation de plus de 350 spécimens issus des réserves,
soigneusement sélectionnés et mis en valeur.
L’exposition raconte l’histoire des collections, de leur enrichissement, et témoigne de
l’évolution de la biodiversité au cours du temps. Spécimens - Romain Baro -
Un animal naturalisé est une figure étrange, à la fois preuve de la mort et déni de cette mort. Car tout l’enjeu de la taxidermie consiste à
préserver la surface organique et à simuler la vitalité de l’animal à travers un jeu de montage.
Romain Baro s’est associé au Muséum de Nantes pour interroger cet héritage au moyen de l’imagerie médicale. L’exposition présente des spécimens
issus des réserves, passés au révélateur de la radiographie, point de rencontre inédit
Repère 73 : Place Graslin "Mothership" Prune Nourry
Entremêlant avec subtilité questionnements existentiels et débats scientifiques, force du sacré et enjeux de société contemporains, Prune Nourry invite, par une démarche humaniste,
à réfléchir à notre origine et notre devenir communs.
En 2010, l’artiste propose à une femme enceinte de huit mois de poser dans une piscine gonflable remplie de lait. Le liquide crée un horizon dont ne dépassent que
certaines parties du corps. Elle photographie son modèle, puis s’en inspire pour réaliser une sculpture en argile à taille humaine, moulée, puis tirée en béton.
Tout de suite, l’envie de produire cette oeuvre à grande échelle s’impose à elle. C’est ainsi qu’elle réalise Mater Earth, oeuvre pérenne entièrement en terre pour
Château La Coste en 2023.
Dans la lignée de ce projet, elle réalise dans le cadre du Voyage à Nantes une oeuvre inédite : Mothership. De près de 17 m de long, la sculpture prend la forme de
coques de bateaux retournées, faisant écho au passé de la ville, l’un des plus anciens ports de France.
Réalisées en métal, les armatures de ces coques dessinent les lignes de ce squelette qui apparaît à la fois humain, animal et naval, jouant de l’hybridation des formes
du vivant, au coeur du travail de l’artiste.
Comme dans l’ensemble de son oeuvre, Prune Nourry mêle, avec Mater Earth et Mothership, différentes sources d’inspiration : du temazcal (hutte de sudation
issue de la culture préhispanique d’Amérique Centrale et du Nord) aux grottes de Lascaux, jusqu’à des oeuvres emblématiques des années 1960, de
Niki de Saint Phalle ou Jean Dubuffet.
QUARTIER Talensac
Repère 79 : L'Atelier 1, rue Chateaubriand "Histoires de rien, tempête de tout" Clélia Berthier, Meg Boury, Margaux Moëllic et Igor Porte
Histoires de rien, tempête de tout réunit les oeuvres des lauréats du Prix des arts visuels de la Ville de Nantes 2023 : Clélia Berthier, Meg Boury, Margaux Moëllic et Igor Porte.
Alliant sculpture culinaire, performance, installation, théâtre d’objet et son, cette exposition entre célébration et conscientisation nous entraîne au coeur
de nos intimités : là où chaque détail compte et peut contenir un monde – le meilleur comme le pire. Focalisée autour des objets, aliments et espèces,
de différentes temporalités et géographies, l’exposition nous invite à tendre l’oreille, à forcer l’attention et à renouveler notre regard
sur ce qui nous entoure. Ainsi, la motte de beurre, l’échasse, la calebasse, la lampe de chevet, les sabots de Bethmale ou le chariot de la cantine nous content leurs récits,
ceux qui leur appartiennent et ceux qu’ils partagent avec nous. Entre l’émerveillement, la violence, la gourmandise et l’humour, Histoires de rien, tempête de tout
est une exposition refuge qui nous invite chez elle pour réinventer ensemble l’intimité de nos écosystèmes.